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Voyage photographique

Depuis 12 ans, le festival L’homme et la mer s’est associé au Collectif des Bibliothèques du Pays Bigouden. Celui-ci organise l’exposition de quelques-unes des séries des années précédentes.

Cette manifestation, qui crée un préambule au festival pendant les mois d’avril et mai, permet au public de (re)découvrir le travail des photographes dans les bibliothèques de Combrit-Sainte Marine, Le Guilvinec, Loctudy, Penmarc’h, Plobannalec-Lesconil et Plomeur

Penmarch – FRANCK BESSIÈRE

VIVRE EN PIEUVRE

Vivre en pieuvre est exposé à la médiathèque de Penmarch dans le Finistère sud.

Franck Bessière est né en 1976 en Bretagne où il a gardé beaucoup de ses contacts. Il est membre du studio Hans Lucas depuis 2015. Après ses années de formation à Rennes, il part se former en Europe, et notamment à Rome où il restera plusieurs années. Photographe reporter basé à Toulon, il pratique – entre autres – la photographie apnéiste. Spécialisé sur les céphalopodes et tout particulièrement sur les pieuvres, il pratique une approche sensible et respectueuse à ces non humains.

La pieuvre ou poulpe est un animal sentient* doté de capacités cognitives importantes et encore méconnues. Les photos de Franck Bessière proposent une rencontre avec cet animal, dans sa beauté et aussi dans son étrangeté. Le photographe a respecté les pratiques qui, dans ce domaine, se doivent
d’être exemplaires. Les images ont été réalisées selon la charte photo animalière de l’IFAW – pas de flash, pas de stress pour l’animal, pas de modification de l’environnement. Afin d’être au plus proche de sa condition d’humain, un animal terrestre, et afin de perturber le moins possible les céphalopodes, il a réalisé toutes ses photos en apnée. Entre pratique sportive et immersion méditative, l’apnée photographique est une chasse à l’image qui permet une approche humble de l’autre vivant.
*« Sentience », nom féminin ((du latin sentiens, ressentant). Pour un être vivant, capacité à ressentir
les émotions, la douleur, le bien-être, etc., et à percevoir de façon subjective son environnement et
ses expériences de vie. (Larousse).


Treffiagat-Lechiagat – MARINE DANAUX

CORNICHE REBELLE

Marine Danaux vit à Marseille. Diplômée de Lettres Modernes et comédienne, elle documente en image son quotidien depuis 1998.
Reporter d’images référencée par la plateforme Hans Lucas, elle répond à des commandes de portraits et de reportages en France et à l’étranger.
Depuis 15 ans, elle a développé un beau travail photographique sur les Roms et s’est engagée au cœur de leur communauté. Elle réalise aussi des photographies de plateau et des affiches pour le cinéma. Elle prépare la réalisation d’un film.

Les petits plongeurs marseillais de la Corniche Kennedy sautent ici, derrière l’arrêt de bus, ou sur le gros
rocher depuis des années. Ils se réapproprient ce lieu interdit par les policiers, pour en faire leur lieu de
liberté, et leurs rituels adolescents. Chacun se challenge, enchaînant des figures simples, et d’autres plus
complexes d’une hauteur de 15 mètres.
Ce sont des jeunes entre 12 et 20 ans de tout endroit de Marseille, que ce soient des cités, comme des
quartiers voisins. Tous se mettent au défi d’être immortel, entre peur et courage. Ils y expriment leur
identité au prix de leur vie et toujours avec joie, séduction, envols, et débats suspendus.


Combrit – MICHEL IZARD ET SON ÉQUIPE

LE MYSTERE DE L’ÎLE AUX COCHONS

Michel Izard et son équipe pluridisciplinaire dans les médiathèques du Finistère sud, dans le cadre du Voyage Photographique 2025.

Charles-André Bost (Centre d’études biologiques de Chizé (UMR 7372 CNRS), La Rochelle Université
Fabrice Lebouard – Technicien Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises
Yves Cherel – Directeur de recherche, Centre d’études biologiques de Chizé (UMR 7372 CNRS), La Rochelle Université
Cédric Marteau – Directeur de l’Environnement, directeur de la Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises (TAAF),
chef de Mission
Adrien Chaigne – Agent Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises
Bertrand Lachat – Journaliste cameraman TF1 et Michel Izard – Journaliste TF1
Jérémy Tornos – Doctorant – Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (UMR 5175 CNRS), Université de Montpellier, EPHE, Université Paul Valéry Montpellier 3, IRD

L’île aux Cochons est un des lieux les plus isolés de la planète. Elle fait partie de l’archipel Crozet dans les
Terres Australes françaises au sud de l’océan Indien dans une zone sous l’influence climatique de l’Antarctique. C’est une réserve naturelle intégrale sans aucun habitant. Personne n’y avait posé le pied depuis 1982. Elle abritait la plus grande colonie au monde de manchots royaux : 500 000 couples
reproducteurs.
En décembre 2016, des photos aériennes ont montré que la population avait chuté de 88%. Il ne restait plus que 60 000 couples. Un déclin inattendu et inexpliqué. Pour résoudre cette énigme une mission scientifique est envoyée sur place. En novembre 2019? 6 chercheurs accompagnés par 2 journalistes débarquent et plantent leurs tentes pendant 5 jours au cœur d’une nature complètement sauvage. Ils vont travailler en binôme sur 3 hypothèses.
1) La piste alimentaire. Un manque de nourriture pourrait être l’explication. Ils vont poser des balises pour
suivre les trajets des manchots.
2) La piste d’une épidémie qui aurait pu décimer les manchots. Ils vont faire des prélèvements de sang et de salive.
3) La piste des prédateurs. Des chats introduits au XIXème siècle, pourraient causer des ravages sur les
poussins.
Les nombreuses informations récoltées n’ont pas permis de déterminer les causes exactes du déclin. On
ignore quand il a eu lieu. L’étude des données est toujours en cours. Constat le plus frappant : la colonie,
même réduite, est en très bonne santé aujourd’hui.
L’île aux Cochons reste un havre foisonnant de vie.


Plomeur – JULIEN GIRARDOT

TOAU, LES FERMIERS DU LAGON

Julien Girardot expose à la médiathèque de Plomeur dans le Finistère sud.

Julien Girardot, né en 1979, grandit à Saint-Malo. Après des études d’arts appliqués, il apprend le métier de cuisinier et voyage. Passionné par les histoires de marins, il débute la photographie en 2006 et couvre La Route du Rhum. En 2009, il embarque à bord de la goélette scientifique Tara, comme cuisinier. Il devient le « cuistographe », prenant les clichés qu’il exposera en 2012 dans Tara Océans, « Un Marathon
Unique ». Il s’installe en Polynésie française. Avec des amis locaux, il entreprend la construction d’une pirogue à voile, bateau traditionnel de l’archipel des Tuamotu. En 2015, un va’a motu de 30 pieds est mis à l’eau. En 2021, Julien renoue avec la Bretagne. Avec Benjamin Flao, il réalise, pour Voiles & Voiliers, des reportages mêlant photographie et dessin. Julien Girardot a été publié par National Geographic et GEO.

L’atoll de Toau, en Polynésie française, est un véritable bijou perdu au cœur de l’océan Pacifique, intégré à la prestigieuse réserve de biosphère de Fakarava, reconnue par l’UNESCO pour sa richesse écologique. Cette petite île, dépourvue de modernité, offre un refuge paisible où la vie se déroule au rythme de
la nature.
À Toau, pas de magasins ni de voitures, seulement une poignée d’habitants vivant en symbiose avec leur environnement. Parmi eux, Jean Snow se distingue par son engagement à subvenir aux besoins de sa famille en élevant des poissons dans les parcs à poissons de la passe de l’atoll. Sa persévérance et son
dévouement sont essentiels pour maintenir l’équilibre fragile de cette micro-communauté.
Chaque semaine, Jean part pour Fakarava afin de vendre sa pêche, contribuant ainsi à l’économie
locale et régionale. Son voyage vers cet atoll voisin est également l’occasion de maintenir des liens
sociaux avec les habitants et les commerçants locaux. Malgré les défis inhérents à la vie sur une île
isolée, la communauté de Toau trouve dans sa simplicité une source de bonheur et de solidarité. À
travers ses habitants et ses traditions, Toau incarne l’esprit de préservation de la culture polynésienne
et la volonté de préserver un mode de vie ancestral face aux pressions de la modernité. Cette île
lointaine, symbole de résilience et de respect de la nature, mérite d’être découverte et préservée pour
les générations futures.


Le Guilvinec – BENOÎT STICHELBAUT

VOYAGE DANS LES TERRES AUSTRALES À BORD DU MARION DUFRESNE

Depuis 30 ans, Benoît Stichelbaut, qui vit à Concarneau, photographie le littoral, les îles, les phares, mais aussi les voiliers – des bateaux traditionnels aux multicoques de course -, tout ce qui touche à la mer. Il a collaboré avec les skippers français les plus célèbres, couvert le Vendée Globe, la Transat
Anglaise…
Il a aussi documenté divers chantiers ou photographié les rassemblements de bateaux traditionnels. Son travail d’illustration s’est orienté naturellement vers les îles, Antilles, Polynésie, Nouvelle Calédonie, Maldives, et c’est des Terres australes et antarctiques françaises qu’il nous rapporte la série présentée.

J’ai participé à une rotation de quatre semaines du Marion Dufresne. Parti de l’île de la Réunion, le navire ravitaille les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), au sud de l’océan indien, à savoir deux
archipels, Kerguelen et Crozet, et deux îles, Saint-Paul et Amsterdam. Un voyage d’intenses découvertes
pour le photographe.
Le Marion Dufresne est conçu pour approvisionner les îles australes en matériel et transporter le personnel. L’équipage du navire doit être particulièrement compétent car il s’agit d’essuyer des
tempêtes fréquentes et intenses, de mouiller sans port, d’effectuer des manœuvres d’avitaillement.
J’ai eu la chance de poser le pied sur les îles australes et découvrir leurs habitants : militaires,
scientifiques, météorologues, techniciens. Ils restent sur place au maximum un an, avec un seul moyen
pour aller sur ces terres : la mer ! Des îles qui abritent des écosystèmes uniques au monde, colonies
de manchots royaux, d’éléphants de mer, d’albatros hurleurs et d’otaries, une biodiversité exceptionnelle.
Et puis, il y a les mers du sud, 40ème rugissants, 50ème hurlants. Vivant en Bretagne, je connaissais
des vents à plus de 100km/h. Mais, dans l’océan indien, sous les lumières du bout du monde, tout est
différent : l’air est plus lourd, les vagues plus hautes car aucun continent ne les arrêtent. Et les albatros
semblent se jouer de tout cela.


Plobannalec-Lesconil – EDUARDO LEAL

AÇORIENNES DE LA MER

Eduardo Leal est exposé dans la médiathèque de Plobannalec-Lesconil.

Eduardo Leal est un photojournaliste portugais, diplômé de l’Escola Superior de Jornalismo de Porto (Portugal), et du London College of Communication. Il a suivi le XXVIII Eddie Adams Workshop à New York. Consultant auprès de la Fondation Arpad A. Busson de 2009 à 2014, il est responsable de la collection de photographies « Cuba en Révolution », membre du commissariat des expositions au Centre International de la photographie (ICP New York) en 2010, et au Garage CCC à Moscou en 2011.
Il participe à l’édition du livre Cuba in Revolution (Hatje Cantz, 2013). Il a travaillé plusieurs années en Amérique du Sud, et est actuellement basé à Macao S. A. R., en Chine. Son travail a été récompensé par de nombreux prix. Il travaille pour l’AFP et de grands magazines français et internationaux.

Le rôle des femmes dans le secteur de la pêche aux Açores s’est toujours limité au soutien qu’elles apportent à terre, que ce soit dans la préparation des auges, des appâts et des filets ou dans le travail logistique de nettoyage et de vente du poisson. Ce travail s’effectue principalement dans des lieux réservés comme leurs maisons ou leurs garages, où ils peuvent se concilier avec leur véritable métier de responsable de la vie domestique car la société açorienne est encore très patriarcale. Pour cette raison, et malgré leur présence et leur importance énormes dans le secteur, il est rare de considérer les pêcheuses comme des femmes de la mer. Cet espace vital pour l’activité a été presque toujours réservé aux hommes, la mer étant considérée comme un lieu où seuls les hommes durs, forts et courageux travaillent. L’idée selon laquelle les femmes n’ont pas leur place en mer perdure encore aujourd’hui.
Selon la première et unique étude réalisée sur les pêcheuses des Açores, réalisée par une association
de défense des droits des femmes, UMAR-Açores, en 2008, sur les 153 femmes qui travaillaient dans
la pêche extractive, seules 12 travaillaient en mer. La discrimination, le manque de conditions, d’opportunités et les problèmes socio-économiques font que de moins en moins de femmes vont à la
pêche. Aujourd’hui, il n’y a plus que quatre femmes pêcheurs des Açores, peut-être les dernières.
Açoriens de la Mer cherche ainsi à rompre avec le stéréotype de la place qu’occupent les femmes dans
la pêche, à symboliser le fait que les femmes peuvent effectuer toutes sortes de travaux, et à rendre
hommage au rôle de ces pêcheuses, qui font face à la mer et brisent les barrières sociales sur atterrir.


Loctudy – FINBARR O’REILLY 

LA DERNIÈRE GÉNÉRATION : L’INDUSTRIE DE LA PÊCHE IRLANDAISE EN CRISE

Finbarr O'reilly est exposé à la médiathèque du Guilvinec dans le Pays Bigouden sud.

Finbarr O’Reilly est un journaliste visuel et un auteur primé. Il a travaillé dans des zones de conflit d’urgence humanitaire. Il collabore avec le New York Times. Il a été lauréat du prix Carmignac de photojournalisme 2020, pour son travail sur la République démocratique du Congo. Il a réalisé des expositions pour le prix Nobel de la paix et la Cour pénale internationale.
Ambassadeur Canon, il a été boursier des universités de Yale, Harvard et Columbia et a remporté de nombreux prix, notamment du World Press Photo et Pictures of the Year International, le prix James Foley 2023. Il est co-auteur de Shooting Ghosts : A U.S. Marine, a Combat Photographer, and Their Journey Back from War (Penguin).

Déjà frappée par la surpêche, l’augmentation des prix du carburant et de l’énergie, l’inflation, la géopolitique et le changement climatique, l’industrie de la pêche irlandaise risque désormais de s’effondrer en raison des changements dans les règles commerciales déclenchés par le Brexit, qui pourraient anéantir des communautés côtières entières, selon les méthodes traditionnelles de vie et un pilier de la culture et des économies locales du pays. Les pêcheurs irlandais autochtones parlent ouvertement d’être « la dernière génération à pêcher dans nos mers ». La nation insulaire avec 7 500 km de côtes est entourée de certaines des zones de pêche les plus riches au monde, mais l’accord commercial post-Brexit entre le Royaume-Uni et l’UE est « un coup mortel ».
J’ai passé la majeure partie de ma carrière à vivre et à travailler sur le continent africain. Plus récemment, j’ai couvert les lignes de front de la guerre en Ukraine pour le New York Times. Mais j’ai grandi en Irlande et j’ai longtemps voulu y retourner pour documenter les vies et les communautés que j’ai laissées derrière moi lorsque notre famille a immigré au Canada quand j’avais 9 ans.
Ce projet retrace ma propre histoire familiale à travers les classes ouvrières et les communautés côtières
irlandaises tout en mettant à profit mes années d’expérience dans la réalisation de projets à plus long terme axés sur l’économie mondiale, la justice raciale, la politique du travail, l’environnement, l’héritage colonial et les droits des autochtones. Bien que ce projet se concentre sur l’Irlande, il reflète des thèmes mondiaux que je souhaite documenter dans d’autres endroits au cours de la décennie à venir.


Pont-l’Abbé – DOMINIQUE ROBELIN

LES FEMMES DU SABLE

Dominique Robelin, les femmes de sable, exposition à Pont-l'Abbé.

Dominique Robelin est un photographe français qui a beaucoup voyagé. En 1997, en collaboration avec l’écrivain cubain Eduardo Manet, il publie Havana Transito, un livre de photographies réalisées à Cuba. En 1999, il découvre le Cap Vert et s’y installe. Il réalise des portraits d’artistes capverdiens pour l’édition musicale, ainsi que des reportages sur le quotidien des femmes et des hommes de cet archipel entre mer et montagnes. Il collabore à des documentaires télévisés (Thalassa : Une saison dans les îles du Cap Vert, Faut pas rêver : Les îles aux trésors. France Télévision). Il a réalisé de nombreuses expositions au Cap-Vert. En 2022, il présente la série Havana au festival off des Rencontres de la photographie, Arles (France).

« Elles ont les pieds dans l’eau, le visage offert aux embruns de l’océan, se dressant telles des guerrières ». Sur l’île de Santiago au Cap Vert a Ribeira da Barca, petit village de pêcheurs, en fin de journée, les femmes se rassemblent pour chanter leur vague à l’âme au rythme du Batuku (un style musical, à la fois chant et danse, héritage de l’esclavage). Sur la plage de sable noir, rattrapées par la réalité, mères et filles luttent quotidiennement pour gagner de quoi subsister en ramassant le sable, souvent au détriment de
leur santé. Une pratique illégale pourtant qui sert à alimenter le marché de la construction.
Un ballet incessant entre la mer et la plage, portant de lourdes charges en tentant d’éviter de se faire balayer par les vagues. Au début le sable était collecté sur la plage et au fur et à mesure de leur progression il a fallu faire appel aux hommes pour collecter le sable au fond de la mer à l’aide de pelles.